Entre chronique et critique, la nuance est parfois ambigue. Dans le premier cas, on s'étend sur un thème trop souvent traité, qui n'étonne personne, provoquant même des somnolences selon l'attrait du sujet, qu'il soit passionnant ou indifférent. J'ai d'ailleurs envie de dire, pour impressionner, que ma pal (pile à lire) prend de plus en plus l'allure de la Tour de Pise en penchant dangereusement. Pour la photo, le jeu consiste à poser dans une attitude similaire, ce qui fait dire à certains esprits chagrins que le penchant de l'écrivain est assorti à la célèbre tour qui n'en finit pas de défier les lois de la pesanteur.
Etre pesant dans ses oeuvres revient à penser à des choses lourdes, des poncifs peut-être, ou au panier de la ménagère montré du doigt lors d'une évaluation du niveau de vie. Où sont les fiers poireaux voisinant avec les carottes nouvelles et les oignons roses de plaisir les jours de marché ? Ils se font discrets tant il est vrai que leur prix a subi une envolée tandis que les livres se vendent pour une bouchée de pain.
Le prix de la baguette a longtemps poursuivi un certain jeune premier ministre qui, pour se faire bien voir du peuple, alors que la presse et les photographes avaient été invités pour l'évènement, était sorti de bon matin de son luxueux domicile, manches retroussées, en charentaises, pour aller, d'un air bon enfant, acheter la baguette chère aux Français ... Le piège de la question perfide d'un journaliste n'avait pas été prévu. Notre sémillant ministre avait lamentablement bredouillé qu'il en ignorait le prix, celui de la baguette ordinaire ! Son état de grâce en avait pris un coup dans les sondages et les boulangers, devant leurs fours à pain, s'étaient senti floués. Moins tout de même que les victimes du sang contaminé, mais tout cela est oublié.
Peu importent les scandales qui font vendre les journaux people, les presses tournent pour imprimer des histoires de stars, des liaisons mises au grand jour, de faux complots entre milliardaires de gauche ou de droite qui n'ont d'immaculées que leurs dents blanchies dans les cliniques dentaires des pays de l'Est. Le sourire éblouissant masque les noirceurs de l'âme, ce goût exécrable du pouvoir, cette avidité à s'enrichir sur le dos de l'Etat, ces sièges brigués pour leurs émoluements ad vitam aeternam, ces mensonges permanents et ces affaires montées de toutes pièces pour endormir le quidam devant son poste de télévision.
Ma chronique est très critique. C'est la raison pour laquelle je clos ici ce sujet un peu dérangeant. Mais si ma pal s'écroule, c'est que je me suis penchée un peu trop sur elle... Trop d'attentions et de soins font parfois des dégâts ! Même les livres s'en souviennent ...
Le 11 Mars 2013
Anne STIEN
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