Accéder au contenu principal

CRASH





.
Je dormais lorsque l’avion se mit à descendre sans raison. Les voyants  clignotèrent tous en même temps. Les hôtesses vérifiaient le bouclage des ceintures et rassuraient les passagers. Je pris les précautions élémentaires : mettre un oreiller devant moi et protéger ma tête par un vêtement épais. Je me servis de ma doudoune comme amortisseur. L’avion plongeait vers le solt à une vitesse vertigineuse. Le bruit était insupportable. Les gens criaient, appelaient leur mère, un groupe priait ensemble. Lors du choc, tout se disloqua dans un bruit d’enfer. La nuit était profonde. La neige recouvrait les flancs montagneux.
J’ai vu un ange, auréolé de lumière, pénétrer dans la cabine de l’avion.  Il prit dans ses bras les corps inanimés et les porta à l’extérieur. Une fumée épaisse empêchait de progresser vers la sortie. Les fauteuils brisés, les compartiments arrachés empêchaient de progresser vers la sortie de la carlingue. Je tentais de lutter mais c’était peine perdue.
Un univers blanc et flou m’entourait. Je ne pouvais pas bouger. .Etais-je vivante ou morte ? Quel était ce lieu ? Dans mon inconscient,  je revoyais toujours la même scène : l’’ange de lumière, les corps sans vie. J’entendais sa voix qui m’exhortait à sortir de la carlingue. J’ignorais tout de ce sauveur venu d’ailleurs.
Lorsque l’avion fut localisé, les secours se mirent en route. L’accès n’était possible qu’à pied. Au bout d’une journée, ils parvinrent sur les lieux de l’accident. Les cadavres étaient alignés sur la neige. J’étais un peu à l’écart. Je fus ranimée, frictionnée, changée. On me posa mille questions auxquelles je ne sus répondre. Je n’avais rien vu, ni entendu. Seule survivante, je dus raconter l’accident en long et en large. La pression me fit craquer. Je sanglotais et je riais en même temps.
Dans le cockpit, le tableau de bord semblait intact. Les écrans étaient encore allumés. Un sauveteur raconta ce phénomène irrationnel. Comment un avion percutant la montagne pouvait- il encore fonctionner ? Un message apparaissait alternativement. Cela disait : « Courez loin de l’avion. Je suis venu vous sauver ».

Je compris alors que mon rêve était réel. Je gardai en moi ce miraculeux secret. Mes traumatismes s’en allèrent rapidement. Mais le plus incroyable fut cette impression permanente que l’ange veillait désormais sur moi.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Présentation recueil REVES D'AILLEURS

Dans ce recueil, l’auteure, Anne Stien, aborde tous les thèmes. L’amour, la passion, la haine, la violence mais aussi la vie en ce qu’elle a de plus précieux, loin des artifices et des bassesses. Tout est dit quand s’expriment l’émotion, la tendresse, l’émerveillement devant la splendeur de la nature, son éphémère beauté, tout au long des saisons.  Ainsi, s’agissant d’un poème intitulé « Le pays de Thelle », on peut lire : « Les sentiers en sous-bois inclinant aux soupirs Offrent aux promeneurs des  virées buissonnières. Dans les petits jardins frémissant au zéphyr, Les amours éclosent, fleurs aux boutonnières ». Quelques textes poétiques viennent clore ce recueil paru aux Editions Langlois Cécile sous le numéro ISBN 979-10-93510-04-0 au prix de 13 €.  http://www.editionslangloiscecile.fr

HYPNOSE

Prix Paul Verlaine Juin 2011 Dort mon jardin secret, la mémoire encor vive,    Un souffle me conduit, je remonte le temps, Lors de mes jeunes ans, en saison de printemps, Je flâne près de l’eau, en restant sur la rive, Un orage survient, je me sens si craintive, Mon cœur se fait tambour, chamade en contretemps, Je chute dans le lac, étrange passe-temps, Un quidam maussade déambule en coursive. Je me noie en ces eaux, fatales inerties, L’image du bonheur s’imprime en facéties, Frôlement du néant troublé par maints appels, Sauveur de nulle part, ange tant bienvenu, L’homme s’en est allé, demeurant inconnu, Parfois certaines nuits, je rêve aux archipels. Anne STIEN    

LE PAYS DE THELLE

Les vertes collines demeurent souvenir Fécondes et riches de coutumes fières Maintes branches fleuries, entêtant élixir, Ornent certains chemins aux talus de bruyères Les sentiers en sous-bois inclinant au soupir Offrent au promeneur des virées buissonnières Dans les petits jardins frémissant au zéphyr Les amours éclosent, fleurs aux boutonnières Les lacets des coteaux avivent le désir A Gaïa de s’unir sans regret ni œillères Jusqu’à la fin des temps nimbés de plaisir Ces folles errances par l’intime loisir Enrichissent l’âme perdue en ses prières Belle plénitude d’un serment sans faillir