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LES FAUX SEMBLANTS

La nouvelle, un art mineur ? La littérature n’est pas affaire de cuisine. Et pourtant… La comparaison pourrait affleurer à chaque tour de cuiller, dans la marmite des idées préconçues. Parmi ces clichés qui collent au cul des casseroles, on retrouve l’idée que la nouvelle est un standard de fainéants. L’économie de mots implique-t-elle nécessairement l’indigence du texte ? Comme le plat dont on mesure les calories, afin de respecter un régime alimentaire… Surtout, ne pas dépasser les 40 000 mots, au risque de se hasarder sur les terres de la Haute Gastronomie du Roman. Impossible de rivaliser avec ses vins de grands crus, ses viandes aux fumets subtils, ses entremets délicats et ses rince-doigts parfumés aux agrumes. Au mieux, face à ce déploiement de saveurs, le nouvelliste fait figure d’adepte de la macrobiotique. Quand ce n’est pas d’employé de fast food. Mais alors, qu’en est-il des aphorismes de Char ou de Michaux ? Des syllogismes de Cioran? Et d

INTIMES CONFESSIONS

Très chère amie, Je prends la liberté de vous adresser cette épistre qui ne manquera pas de vous étonner, ainsi que le serait ma très sainte mère, à la lecture de ce qui suit. Mais je manque à la simple règle de politesse qui veut que votre santé et votre bonheur soient ma seule préoccupation. J’espère de tout cœur, chère Princesse, que votre vie est comblée par l’attachement que porte M. des Feuillets du Roy à votre gracieuse personne et que votre félicité n’a d’égale que le bonheur éternel des anges du paradis. Votre amant  est, certes, digne de vous, mais de grâce, protégez-vous des douleurs cruelles de l’amour. C’est avec une grande timidité que je m’adresse à vous, tant votre bonté m’a bouleversée, lorsque vous vous êtes enquise de mon état. Vous savez que j’ai épousé, contrainte et forcée, ce vieux marquis dont la richesse a été longuement soupesée par mon père. Mais cela ne peut me faire oublier mon  poète si doux et  si charmant que j’aime tendrement.  A toute

LA VENULE

Je vais sans doute m'attirer les foudres de la plupart d'entre vous... Voilà ! J'ai découvert que, finalement, tout compte fait, je suis de plus en plus  enfin de moins en moins, bref je suis tout le temps occupée... Je n'arrive pas à lire tranquillement les bouquins entassés n'importe comment dans un coin du séjour. Celui de Pierre demeure ouvert avec un marque page  aux trois quarts du bouquin.  Je dirais que je j'ai apprécié l'écriture un peu hard. Mais ainsi le veut ce personnage ambigu qui, dès sa naissance, se met en tête d'embêter son  double. Ca vous prend aux tripes. Le style est percutant, une sorte de confession à deux voix, sans contrition ni absolution; Terrible situation où l'un va dominer l'autre. Je n'en dis pas plus. C'est signé Pierre Luneval aux Editions Mon Village. Le titre de cet excellent roman est "La vénule". A ne pas manquer.

VOUS POUVEZ REPETER LA QUESTION ?

« Les Inconnus" bien connus nous amusent toujours. Les années ont passé. L'humour est toujours présent. Une bonne pincée de rire avec "Télé-magouille", "l'hôpital" - Marie-Thérèse se porte bien - et les "pétasses" aussi.. Une cure devrait être instituée pour que les tristes, les râleurs de tous bords, les empêcheurs de tourner en rond, les coupeurs de cheveux en quatre, les pots de colle, les irrespectueux, enfin la plupart d'entre nous, redeviennent eux-mêmes, de joyeux lurons imperméables aux chants lugubres des sirènes annonçant la fin d'un monde.  Ce monde n'a plus rien à voir avec celui des années soixante-dix, juste après le premier choc pétrolier (1973) et l'accession de Giscard d'Estaing au pouvoir. Un président jeune et énergique, au charme un peu pédant, instituant les dîners avec une famille de France, mettant au goût du jour les causeries au coin du feu et finissant par regagner l'Elysée au petit matin,

LA SINISTROSE

  Bon, bon, on me dit que je suis sinistre mais non, mais non. Voyez-vous, ce que j'écris n'est pas forcément mon état d'âme du moment... Sinon, bonjour le mur des lamentations ... Non non, ce sont juste des mots dont certains vont bien ensemble. Alors pour tout vous dire, rien n'est comme avant, puisque demain est l'après... Et que dire de l'après-demain ou du surlendemain ? Et le baise-main, qui sa it encore le pratiquer ? Savez-vous que ni la moustache, ni les lèvres ne doivent effleurer la blanche main de la dame ? C'est tout un art, n'est-il pas ? Mais je m'égare en salamalecs, en oubliant la grande tape sur l'épaule du camarade d'usine ou du copain de bureau ! Et combien de fois ai-je eu la main broyée avec une force inattendue d'un adepte de l'anti-main-molle car cette dernière, la main molle, est proprement écoeurante, moite et insinuante. Bref, à la mémoire de Pépin, je dirais que la main molle est révélatrice d'un car

PENSEES HIVERNALES

Dans la grisaille de Janvier, j'écoute des standards américains, tout en pensant à la suite d'un roman, aux chapitres suivants, mais aussi je guette le facteur, je compte mes euros, je me dis, après tout, un peu d'air fera son effet. L'air de la campagne, avec son odeur de feuilles pourries et de bois mouillé, l'air humide, l'air de rien, juste comme ça, mais pourtant un air sûr de soi, voyez-vous ça, même pas un salut de courtoisie, l'indifférence hautaine, et puis quoi encore ? Je m'en doutais, elle s'y croit, rendez-vous compte ... Et puis zut, je chasse ces pensées plus basses que terre, et je songe à la bave du crapaud et à la blanche colombe... Est-on l'un ou l'autre ou bien a-t-on un peu de crapaud et de colombe en soi ? Je n'ai pas la réponse, pourtant il me semble que ... Ah pensez-vous, encore de l'analyse psychologique ! Eh bien non, vous avez tout faux. Je penche plutôt pour le délire, un délire gentil, un petit d