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LE BOIS FLOTTE

Bonjour, Tandis que Vals danse sur les accords de la valse à mille temps, en devenant rouge de colère, rendez-vous compte, les éleveurs élèvent la voix, les agriculteurs crient au secours, la sécheresse climatique avance, Pôle Emploi embauche, les usines débauchent, sur les plages non abandonnées, coquillages et crustacés font grise mine, sous le soleil exactement, pas n'importe où, tandis que la moutarde de Dijon monte au nez de Holl ande dont le pantalon trop court remonte quand il éternue. Eh oui il ne savait pas que la moutarde pique au nez ! Alors que dire des picaillons qu'on distribue en urgence sans approfondir la situation, que dire des people qui ancrent leur yatch en baie de Cannes en rejetant leurs déchets, que dire de tout cela, je vous le demande ? Plus sérieusement, où va-t-on, car on y va, mais il manque la direction à prendre et un plan détaillé. On flotte dans une ambiance houleuse, ça tangue, le décor est planté : le bois flotté a de l'

MONDE PARFAIT

D’un pays sans douleur Je voudrais être reine D’une grande douceur Sans faire aucune peine. De ce monde en fureur Je chasserais la haine Poursuivant les meneurs Par dizaine ou centaine. D’un combat sans erreur Ici je me démène Je mettrais le bonheur Dans vos âmes incertaines. De mon pouvoir sur l’heure Je changerais la scène Je bénirais l’ardeur D'un peuple pour sa reine.

LE TEMPS IMMOBILE

Le temps s’est arrêté près d’un lac endormi, Des quelques arbrisseaux aux pins de haute taille, Aucun frémissement, nul chant de colibri, Seul mon cœur amoureux livre rude bataille. Las je me laisse choir contemplant le décor, Les sens bien aiguisés sous l’exquise lumière, Mon esprit apaisé par l’infini trésor, Je connais le bonheur, indicible prière. Les cieux pommelés, aux délicats reflets, Promettent la douceur, la tendresse sublime. Les maux sont déjà loin, disparus sans regrets, L’amour si malheureux envolé dans l’abîme. En page d’un carnet, j’écris l’émotion, De ma plume d’hier, amère et fielleuse, Pleine de cruauté, je tais la passion. Je ressens un émoi, sensation rêveuse. Le temps s’est arrêté près d’un lac endormi.

JE VIDE MON SAC

L'orage vient de gronder, la pluie tropicale s'est abattue, je me suis jetée à l'eau. Au sens figuré ! J'ai dit tout ce que je pensais, ça ne s'arrêtait pas, c'était ahurissant. J'ai vidé mon sac, Et quand je vide mon sac (au sens propre), il y en a pour un moment. Alors je prends mon temps, je fais l'inventaire, je lève les bras au ciel, je fais les cent pas, ne trouvant pas le mot parfait, celui qui résumerait tout mon charivari. Mais voilà que le trop plein s'est déversé et que les larmes, d'abord discrètes, se sont transformées en un torrent dévastateur. Mon sac est vide. Je me retrouve seule devant un tas d'arguments impuissants à satisfaire les uns et les autres. En soupirant je remplis mon sac et fais le vide dans ma tête. Qui va piano va sano !

CRASH

. Je dormais lorsque l’avion se mit à descendre sans raison. Les voyants   clignotèrent tous en même temps. Les hôtesses vérifiaient le bouclage des ceintures et rassuraient les passagers. Je pris les précautions élémentaires : mettre un oreiller devant moi et protéger ma tête par un vêtement épais. Je me servis de ma doudoune comme amortisseur. L’avion plongeait vers le solt à une vitesse vertigineuse. Le bruit était insupportable. Les gens criaient, appelaient leur mère, un groupe priait ensemble. Lors du choc, tout se disloqua dans un bruit d’enfer. La nuit était profonde. La neige recouvrait les flancs montagneux. J’ai vu un ange, auréolé de lumière, pénétrer dans la cabine de l’avion.   Il prit dans ses bras les corps inanimés et les porta à l’extérieur. Une fumée épaisse empêchait de progresser vers la sortie. Les fauteuils brisés, les compartiments arrachés empêchaient de progresser vers la sortie de la carlingue. Je tentais de lutter mais c’était peine perdue.

LE TEMPS DE L'AMOUR

. Dans le silence d’une nuit sans lune, Je perçois ton souffle léger et pur. Un rêve bleu au bord d’une lagune Effleure ton sommeil en clair-obscur. Je perçois ton souffle léger et pur. Le voilage frémit dans l’air nocturne, Effleurant ton sommeil en clair-obscur, Je veille jusqu’à ton lever diurne. Le voilage frémit dans l’air nocturne, Mon trésor, mon ange aux beaux atours, Je veille jusqu’à ton lever diurne, Mon roi, mon fils, l’enfant de mes amours.

MON EOLIENNE ET MOI

J’ai acheté une éolienne sur un coup de tête, sans vraiment réfléchir. Cela s’est imposé à moi comme une évidence. Elle est devenue le complément direct qui s’accorde avec moi dans tous les cas et par tous les temps. Je ne pourrais plus vivre sans elle. Elle est si majestueuse, si élancée, si fine. Ses pales tournent avec une telle grâce qu’Eole, lui-même, se fait caressant. Depuis son installation dans le jardin, du côté de ma chambre, je réalise que j’utilise à plein temps, sans m’en rendre compte, son énergie propre. Mine de rien, elle me rend beaucoup de services. Un truc bon à savoir : apprendre la langue Klingonne pour lire la notice. Dès la première phrase, je me suis senti perdu. Jugez plutôt ! « Jeklinsuisgon uklline éklinoliegonne ! » J’ai fait venir un technicien klingonnais pour effectuer l’installation de ma précieuse éolienne. Bavard de nature, il m’a assuré que le montage d’un meuble suédois de la marque bien connue même en klingon, était plus difficile que