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CLAIR-OBSCUR

On frappa un jour à ma porte. Je ne le reconnus pas. Le teint hâve, une barbe de quelques jours, un pardessus râpé, des jeans crasseux tirebouchonnant sur des bottes éculées, le cheveu hirsute, il me contemplait en souriant. Son accent traînant aux inflexions caressantes et chantantes et cet air mi-sérieux, mi-railleur n’appartenant qu’à lui, ce ne pouvait être que Gianfranco, perdu de vue depuis une décennie. Il ouvrit les bras et je m’y blottis en murmurant les mots tendres que nous avions l’habitude d’échanger. Nous nous embrassâmes comme avant, du temps où nous nous aimions. Puis il entra en tirant derrière lui une valise cabossée et un sac fourre-tout. Il commença par se laver abondamment en chantant à pleine voix les sérénades napolitaines dont il avait le secret. Pendant ce temps, je jetai un coup d’œil à ses affaires. Plus rien ne tenait debout ou plutôt si, la crasse avait raidi les fibres usées du tissu. Cela sentait la rue, le désespoir et la

LE LAC

Te rappelles-tu nos errances,   Au bord du chemin sinueux, Partage d’amères souffrances. Au bord du chemin sinueux, Reviennent nos viles paroles, Echo perfide et vénéneux. Reviennent nos viles paroles, Reflets émeraude du lac, Fleurs aux somptueuses corolles. Reflets émeraude du lac Une ride nait en surface, Fugitif dessin du ressac. Une ride nait en surface Formant joli trait d’union, Viens près de moi que je t'enlace ! Evitons la désunion…

LES NANAS

Aujourd’hui, le schéma classique n’a plus court. Les filles sont conscientes de leurs droits et rares sont celles qui baissent la garde devant un mec macho. J’en connais cependant qui reproduisent encore l’image ancestrale de la femme soumise face au patriarche. Personnellement je suis de celles qui ont appris (à leur dépens) à contourner l’obstacle ! Vous voyez ce que je veux dire ! Bref on devient un peu sournoise à force de plans machiavéliques ! Dans mon entourage, j’ai beaucoup de trentenaires, célibataires ou en couples. Il y a plusieurs  cas de figures. Celles qui exagèrent Celles-là sont plus nombreuses qu’on ne pense ! Elles ne font strictement rien chez elle ! On les entend rentrer à pas d’heures, la clope au bec, le ricil en dentelle, claudiquant sur un pied car leur talon gauche s’est barré en courant pour attraper au vol le tapis roulant de la gare Montparnasse bourré de monde. Elles crient haut et fort qu’elles sont crevées, s’affalent dans un fauteuil, en dem

LES FAUX-SEMBLANTS

Cette illustration est l'oeuvre de Frédéric Biotteau (voir Facebook). Je termine le recueil et vais tenter ma chance auprès des éditeurs .... Le thème regroupe des nouvelles ayant pour la plupart un point commun : une apparence trompeuse. Il peut s'agir d'un personnage, d'une situation, d'un lieu enfin tout ce qui fait que l'on se fourvoie dans nos choix et nos engouements. Mais dans ce recueil, il y a au moins deux êtres sincères, il s'agit de Fred et de moi !!

LES MECS

Oui, j'ai bien dit les "Mecs", (je me fends d’une majuscule !),expression argotique qui désigne les hommes dans leur banale complexité.  Ils sont encore sous l'influence de la tribu quoi qu'ils s'en défendent. Pour cela, ils adhèrent à différents clubs, sportifs, associations, etc ... Ce qui fait que leur emploi du temps paraît chargé. Il faut les consulter pour fixer le moindre rendez-vous. Devant leur air ennuyé et peu enthousiaste, le recul est nécessaire. Pratiquer l'indifférence. Le mec revient à la charge et sur un ton détaché vous lâche que "oui, après tout, pourquoi pas, il viendra à votre crémaillère"! Mais il oublie de demander si vous avez besoin de quelque chose ou d'un coup de main. Il raconte en détail son dernier exploit dont le genre varie selon le moment ou la saison. Celle des amours est récurrente avec un taux d'échec époustouflant. Les femmes sont ceci, cela, insupportables en quelque sorte ! Mais se rendent-ils

PROMESSE DU JOUR

Je vous fais une promesse, celle du jour qui se lève, avec la splendeur de la lumière et de l'espoir qu'il suscite en nous. Miracle de beauté et de pureté dans le silence magique de l'aurore. Légère caresse, douceur palpitante de l’air J'erre en divin jardin, dormeuse égarée Dans les hautes herbes, mouillées de rosée En ce matin vainqueur d’un jeu nocturne impair Un voile aérien masque ma transparence Dansent les fleurs des champs sous la force du vent La brume s’éclaircit,  j’avance en rythme lent Je tends en vain les bras, reflet de l’apparence Tout n’est qu’éveil du jour, au plaisir alléchant Le soleil monte un peu, bruissent les grands platanes Les sons vont crescendo, au milieu des arcanes Splendeur de la terre au doux et merveilleux chant