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Affichage des articles du août 24, 2014

CLAIR-OBSCUR

Sur le moment, je ne le reconnus pas. Le teint hâve, une barbe de quelques jours, un pardessus râpé, des jeans crasseux tirebouchonnant sur des bottes éculées, le cheveu hirsute, il me contemplait en souriant, un peu incertain, avec une expression presque suppliante. En une fraction de secondes, je réalisai que j'avais devant moi mon amoureux italien, surgi miraculeusement d'un passé oublié. Son accent traînant aux inflexions caressantes et chantantes et cet air mi-sérieux, mi-railleur n’appartenant qu’à lui, ce ne pouvait être que Gianfranco, perdu de vue depuis une décennie. Il ouvrit les bras et je m’y blottis en murmurant les mots tendres que nous avions l’habitude d’échanger. Nous nous embrassâmes comme avant, du temps où nous nous aimions. Puis il entra en tirant derrière lui une valise cabossée et un sac fourre-tout. Il commença par se laver abondamment en chantant à pleine voix les sérénades napolitaines dont il avait le secret. Pendant ce temps, je jetai

LES ENFANTS

Plein de choses me viennent en tête quand je pense à  mes relations avec ma bru et mes belles-filles ainsi que leurs enfants.Inutile de prétendre que cela se passe bien :  Il y a des tensions, des rivalités, des jalousies.  On se trouve inévitablement en face de ces difficultés qui se perpétuent depuis la nuit des temps. Elles sont terribles, les filles, toutes ou presque toutes, ne tenant compte que de leur avis et pérorant à perdre haleine sur l'inconvenance et l'horrible tutelle des belles-mères à l'ancienne.  Pour ma part, j'ai des belles-filles et une bru. Je ne dirai rien à ce sujet mais l'acclimatation fut longue et désespérante. Aujourd'hui, après une vingtaine d'années de vie commune avec leur père et malgré la filiation avec mon unique descendant, je dois dire que l'agressivité s'est calmée. J'ai mis de l'eau dans mon vin : ne pas entamer de sujets scabreux, ne pas se suppléer à leur autorité vis-à-vis de leurs enfants, ne pas c