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Affichage des articles du septembre 3, 2017

AUSSI PROFOND QUE MES LARMES

Milena est née prématurément le 8 Août 2000. Elle semble très satisfaite d’être venue au monde de façon inopinée, deux semaines à l’avance. Déjà, elle jette autour d’elle des regards intéressés. Sans doute perçoit-elle l’ombre et la lumière, phénomènes nouveaux pour elle. -         Milena, ma fille ! Je répète ces mots sans y croire encore. Moi, Ludmilla Pavlova, j’ai un enfant, une jolie petite fille qui a l’air bien vivante. On dirait qu’elle me ressemble, à moins que ce ne soit plutôt l’esquisse du menton de Vladimir. Et dire qu’il ne sait rien. Sous-marinier, il est actuellement en mission. Je ne le reverrai que dans quelques semaines. Il est très fier d’être mécanicien sur le Koursk, un des fleurons de la marine russe. Je n’ai pas pu avoir de contact téléphonique. Aussi ai-je envoyé un télégramme, par l’intermédiaire de l’amirauté, pour annoncer la naissance de Milena. Mais j’ignore quand il lui sera remis. Pour l’instant, je n’ai aucune nouvelle de lui. Cependant,

UN AMOUR PLATONIQUE

Je la regarde. Elle me sourit. Sa plume court sur le papier, vive, grinçante, intarissable. Dans l’immense cheminée crépite une belle flambée. Dehors, le vent souffle. Les feuilles mortes dansent d’une manière imprévisible. A l’abri des murailles épaisses du château, je jouis d’un grand prestige. Ma vanité égocentrique naturelle me porte à croire que c’est mérité. Après tout qui refuserait d’être bien considéré ? Je suis la plupart du temps détendu et serein. Je pense surtout à moi. Jusque-là tout va bien. Lorsque je m’intéresse un tant soit peu aux autres, ce que je constate me rend perplexe. Autour de moi, on s’agite, on complote, on intrigue… Je reste farouchement dans l’ombre, poursuivant mon chemin. Cependant, malgré ma neutralité, rien ne m’échappe. Ni les troussages des servantes par M. le Comte sous le nez de la Comtesse, être rare, dont l’âme est si douce, mélancolique … Je m’intéresse aussi aux amours secrètes de Mlle Hortense, la fille ainée. Je l’entends parfois