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LES ENFANTS

Plein de choses me viennent en tête quand je pense à  mes relations avec ma bru et mes belles-filles ainsi que leurs enfants.Inutile de prétendre que cela se passe bien :  Il y a des tensions, des rivalités, des jalousies.  On se trouve inévitablement en face de ces difficultés qui se perpétuent depuis la nuit des temps. Elles sont terribles, les filles, toutes ou presque toutes, ne tenant compte que de leur avis et pérorant à perdre haleine sur l'inconvenance et l'horrible tutelle des belles-mères à l'ancienne. 

Pour ma part, j'ai des belles-filles et une bru. Je ne dirai rien à ce sujet mais l'acclimatation fut longue et désespérante. Aujourd'hui, après une vingtaine d'années de vie commune avec leur père et malgré la filiation avec mon unique descendant, je dois dire que l'agressivité s'est calmée. J'ai mis de l'eau dans mon vin : ne pas entamer de sujets scabreux, ne pas se suppléer à leur autorité vis-à-vis de leurs enfants, ne pas complimenter les uns et oublier les autres, ne pas comparer les résultats d'une éducation sans repaires, ne pas, ne pas, ne pas... J

 

Je suis une belle-mère qui boue de l'intérieur en surveillant la cuisson vapeur car la soupape peut sauter à un moment donné. En tenant compte de tout cela, les belles-mères trouveront un climat apparemment idyllique de bonne augure. C'est reposant. Mais que faire si personne, ni adultes, ni enfants, ne tient compte de vos souhaits pour l'appellation accablante du titre dont vous êtes affligée en permanence. Par exemple vous aviez trouvé une jolie métaphore, une contraction sympathique, une abréviation de votre choix et pourtant on vous impose le choix des autres, l'inénarrable mamie que vous détestez. Vous avez essayé de faire adopter le fameux mamie suivi de votre prénom s'il est court ou de quelques voyelles bien sonnantes. On ne vous l'accorde pas rien que pour vous contrarIer.  L'argument suprême étant le fait qu e ce sont les enfants qui choisissent. Hé bien non ! Les adultes ne sont pas des épouvantails, ils ont leur libre-arbitre et sont des personnes à part entière. Je revendique ce privilège !



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