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LE MUR




Le dernier barreau de l’échelle est encore loin… Je gravis un à un l’escalier en bas des nuages. Pourquoi, par quel entêtement, quel aveuglement suis-je partie dans ce défi ? Je me suis perdue de nombreuses fois, j’ai retrouvé une trace ancienne pour me guider, au-delà des racines, celles de mes aïeux. Je m’élève lentement au-dessus de la mêlée humaine, empêtrée dans les instincts primaires, au prix d’un effort colossal, le regard fixé sur le faite du mur aux fondements terrestres.

Encore un échelon, dans ma spiritualité, un infime pas en avant, vers ce qu’on désigne comme étant la sérénité. Je disparais peu à peu dans le brouillard nuageux qui m’entoure sans possibilité de redescendre au niveau des humains. Ils se battent encore aujourd’hui pour un lopin de terre, pour leur dieu, par faiblesse, pour dominer les peuples, par avidité et pour exercer un pouvoir trompeur.

Ici, je n’entends pas la rumeur des combats, je ne respire pas  l’odeur des batailles, la fumée des incendies, les relents putrides des charniers. Je ne ressens plus la douleur, ni l’inquiétude, l’angoisse m’a quittée, et la faim ne me dérange plus. De mon corps allégé, je ne sens plus le poids.

Je grimpe toujours plus haut dans les brises édéniques, celles des paradis rêvés, aux intimes nostalgies, sans m’étonner de ne trouver que le néant, magnifique et grandiose.

Je me suis perdue dans la brume d’un nuage.


                                                                               Anne Stien
                                                                               14112014

                                                                              

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LE PAYS DE THELLE

Les vertes collines demeurent souvenir Fécondes et riches de coutumes fières Maintes branches fleuries, entêtant élixir, Ornent certains chemins aux talus de bruyères Les sentiers en sous-bois inclinant au soupir Offrent au promeneur des virées buissonnières Dans les petits jardins frémissant au zéphyr Les amours éclosent, fleurs aux boutonnières Les lacets des coteaux avivent le désir A Gaïa de s’unir sans regret ni œillères Jusqu’à la fin des temps nimbés de plaisir Ces folles errances par l’intime loisir Enrichissent l’âme perdue en ses prières Belle plénitude d’un serment sans faillir

HYPNOSE

Prix Paul Verlaine Juin 2011 Dort mon jardin secret, la mémoire encor vive,    Un souffle me conduit, je remonte le temps, Lors de mes jeunes ans, en saison de printemps, Je flâne près de l’eau, en restant sur la rive, Un orage survient, je me sens si craintive, Mon cœur se fait tambour, chamade en contretemps, Je chute dans le lac, étrange passe-temps, Un quidam maussade déambule en coursive. Je me noie en ces eaux, fatales inerties, L’image du bonheur s’imprime en facéties, Frôlement du néant troublé par maints appels, Sauveur de nulle part, ange tant bienvenu, L’homme s’en est allé, demeurant inconnu, Parfois certaines nuits, je rêve aux archipels. Anne STIEN    

Présentation recueil REVES D'AILLEURS

Dans ce recueil, l’auteure, Anne Stien, aborde tous les thèmes. L’amour, la passion, la haine, la violence mais aussi la vie en ce qu’elle a de plus précieux, loin des artifices et des bassesses. Tout est dit quand s’expriment l’émotion, la tendresse, l’émerveillement devant la splendeur de la nature, son éphémère beauté, tout au long des saisons.  Ainsi, s’agissant d’un poème intitulé « Le pays de Thelle », on peut lire : « Les sentiers en sous-bois inclinant aux soupirs Offrent aux promeneurs des  virées buissonnières. Dans les petits jardins frémissant au zéphyr, Les amours éclosent, fleurs aux boutonnières ». Quelques textes poétiques viennent clore ce recueil paru aux Editions Langlois Cécile sous le numéro ISBN 979-10-93510-04-0 au prix de 13 €.  http://www.editionslangloiscecile.fr