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L'AVEU

Sur l'écran noir de mes nuits blanches, j'ai écrit un paragraphe indéchiffrable. Est-ce une réminiscence de l'Aveu de Costa Gavras, film dans lequel Montant est torturé au cours d'interrogatoires stupides et incessants ? Le langage codé figurant sur ma page vierge résulte-t-il des arcanes kafkaïennes au centre desquelles se trouve prisonnier le personnage principal qui doit avouer l'inavouable, sans qu'il sache ce qu'il doit accepter de confesser.
Emblème de toutes les dictatures, le scénario démontre que l'innocence n'existe pas et qu'il faut avouer n'importe quoi y compris des faits inconnus complètement étrangers à soi.
On comprend alors que les dictatures, quelles qu'elles soient, fonctionnent d'abord sur le mensonge, la terreur, la torture, le crime.
Les pierres du mur de Berlin renvoient encore aux slogans de liberté lorsque le sinistre édifice tomba sur ordre des dirigeants est-ouest... Rien n'est épargné aux peuples, ni les manipulations, ni les souffrances, ni les complots, ni les guerres.
Je préfère de loin les aveux de tendresse, d'amour, d'amitié, mais l'humanité se plait aussi aux contraires excessifs. Gageons que les générations futures ne connaîtront pas de semblables horreurs et qu'elles sauront choisir leurs dirigeants.


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