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Parlons du moineau


 « Le moineau » est à la fois le titre du recueil de nouvelles d'Anne Stien et la nouvelle qui clôt le livre d'histoires inspirées de faits sociaux politiques, historiques ou divers pour les unes et intimistes pour les autres. Anne a l'art de saisir le moment où la raison bascule...

Et justement, la nouvelle intitulée « Le moineau » les réunit tous, en commençant pianissimo, léger et poétique, avec des bulles de savon qui transportent le rêve d'une préadolescente nommée « Élisa, comme la chanson ».

« Le tourbillon », qui précède ce moineau aurait pu faire aussi la une d'un fait divers dans la grande presse, sur fond de cette terrible guerre entre la Croatie et la Serbie. Mais aurait-on su, à travers un article de journal, parler si bien du caractère fantasque de l’héroïne ? 

Oups ! Avec « Jeux de mains », on change de registre et de ton : mystère, surprise, sourire et bling-bling ! L'affaire est menée en un tournemain, c'est un tour de prestidigitation.

Sucre et sel, « Le trousseau de clefs » est une confidence. On est dans l'intime cette fois, la nostalgie, douce-amère, mais sachant garder une distance souriante avec le désespoir.

« Amour amer » la précède. Mais je ne vais pas vous égrener les titres en rembobinant.

D'autant que l’écriture d’Anne se caractérise d'abord et avant tout dans la manière, je dirai la musique qu'elle imprime à sa langue, alternant des phrases courtes, pressées, des affirmations péremptoires parfois et à d'autres moments des phrases longues qui prennent leur temps de délibérer entre deux virgules, puis d'apporter une précision utile, une image : « la mer aux liserés d'écume blanche ».

Anne nous offre une écriture travaillée, mais au sens « lissée », pas au sens « précieux
ou recherché ». Le travail ne se voit pas, ça coule avec une élégance naturelle. Ne vous y trompez pas, c'est le résultat d'années de travail. Je peux l'affirmer, car je la lis maintenant depuis longtemps. Quelle évolution ! Mais peu importe au lecteur le travail ! Le plaisir et l'esprit, voilà ce qu'il recherche, une histoire habilement tournée, une chute bien conduite.

Alors, pas d'hésitation, ce petit recueil est un régal.

Monique Douillet

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LE PAYS DE THELLE

Les vertes collines demeurent souvenir Fécondes et riches de coutumes fières Maintes branches fleuries, entêtant élixir, Ornent certains chemins aux talus de bruyères Les sentiers en sous-bois inclinant au soupir Offrent au promeneur des virées buissonnières Dans les petits jardins frémissant au zéphyr Les amours éclosent, fleurs aux boutonnières Les lacets des coteaux avivent le désir A Gaïa de s’unir sans regret ni œillères Jusqu’à la fin des temps nimbés de plaisir Ces folles errances par l’intime loisir Enrichissent l’âme perdue en ses prières Belle plénitude d’un serment sans faillir

HYPNOSE

Prix Paul Verlaine Juin 2011 Dort mon jardin secret, la mémoire encor vive,    Un souffle me conduit, je remonte le temps, Lors de mes jeunes ans, en saison de printemps, Je flâne près de l’eau, en restant sur la rive, Un orage survient, je me sens si craintive, Mon cœur se fait tambour, chamade en contretemps, Je chute dans le lac, étrange passe-temps, Un quidam maussade déambule en coursive. Je me noie en ces eaux, fatales inerties, L’image du bonheur s’imprime en facéties, Frôlement du néant troublé par maints appels, Sauveur de nulle part, ange tant bienvenu, L’homme s’en est allé, demeurant inconnu, Parfois certaines nuits, je rêve aux archipels. Anne STIEN    

Présentation recueil REVES D'AILLEURS

Dans ce recueil, l’auteure, Anne Stien, aborde tous les thèmes. L’amour, la passion, la haine, la violence mais aussi la vie en ce qu’elle a de plus précieux, loin des artifices et des bassesses. Tout est dit quand s’expriment l’émotion, la tendresse, l’émerveillement devant la splendeur de la nature, son éphémère beauté, tout au long des saisons.  Ainsi, s’agissant d’un poème intitulé « Le pays de Thelle », on peut lire : « Les sentiers en sous-bois inclinant aux soupirs Offrent aux promeneurs des  virées buissonnières. Dans les petits jardins frémissant au zéphyr, Les amours éclosent, fleurs aux boutonnières ». Quelques textes poétiques viennent clore ce recueil paru aux Editions Langlois Cécile sous le numéro ISBN 979-10-93510-04-0 au prix de 13 €.  http://www.editionslangloiscecile.fr