Un fauteuil avec des roues, les
sangles, le dossier plastifié et humide, la paralysie, la solitude,
l'enfermement, le quotidien impersonnel, le personnel indifférent, l'absence
irrémédiable de la parole. Une visite. Un refrain. Le parfum d'une rose de
jardin. Les yeux s'ouvrent, les narines palpitent, le regard se pose sur moi,
un regard venu du fond de l'âme, l'appel d'un être sur le versant d'une fin de
vie redoutée, l'ombre qui plane comme un présage funeste, la main qui s'agrippe
à la mienne, légère et tiède comme une plume d'oiseau aux couleurs du ciel.
Ruisselle une pluie de larmes dans les rayons du soleil. Chatoiement des tons
universels dessinant dans l'espace une arche d'amour.
Prix Paul Verlaine Juin 2011 Dort mon jardin secret, la mémoire encor vive, Un souffle me conduit, je remonte le temps, Lors de mes jeunes ans, en saison de printemps, Je flâne près de l’eau, en restant sur la rive, Un orage survient, je me sens si craintive, Mon cœur se fait tambour, chamade en contretemps, Je chute dans le lac, étrange passe-temps, Un quidam maussade déambule en coursive. Je me noie en ces eaux, fatales inerties, L’image du bonheur s’imprime en facéties, Frôlement du néant troublé par maints appels, Sauveur de nulle part, ange tant bienvenu, L’homme s’en est allé, demeurant inconnu, Parfois certaines nuits, je rêve aux archipels. Anne STIEN
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