L'orage vient de gronder, la
pluie tropicale s'est abattue, je me suis jetée à l'eau. Au sens figuré ! J'ai
dit tout ce que je pensais, ça ne s'arrêtait pas, c'était ahurissant. J'ai vidé
mon sac, Et quand je vide mon sac (au sens propre), il y en a pour un moment.
Alors je prends mon temps, je fais l'inventaire, je lève les bras au ciel, je
fais les cent pas, ne trouvant pas le mot parfait, celui qui résumerait tout
mon charivari. Mais voilà que le trop plein s'est déversé et que les larmes,
d'abord discrètes, se sont transformées en un torrent dévastateur. Mon sac est
vide. Je me retrouve seule devant un tas d'arguments impuissants à satisfaire
les uns et les autres. En soupirant je remplis mon sac et fais le vide dans ma
tête. Qui va piano va sano !
Je m’appelle Yves mais tout le monde m’a surnommé Yvon ou, quand je suis en colère, Yvan le Terrible. Il paraît qu’il a existé. Il a même été tsar de Russie. Moi, Yvon, je travaille le bois. J’aime son odeur, son toucher et sa belle allure quand j’en ai fini avec lui. Il faut préciser que je suis ébéniste et heureux de l’être. J’ai la faculté d’exercer un métier où je me réalise pleinement. C’est à la fois une activité et un plaisir. En ce moment, je rénove un meuble ancien que j’ai déniché dans le grenier poussiéreux de mes parents. C’est un « bonheur du jour », petit secrétaire destiné à la correspondance. Cela fait maintenant près de trois semaines que je remets à neuf ce ravissant petit meuble. Il est réjouissant de voir réapparaître les nervures du bois et de percevoir son odeur. Je laisse un moment planer mes pensées et lève les yeux. Par la fenêtre ouverte, me parviennent le gazouillis des oiseaux, la sourde rumeur de la ville et le carillon de Ste Eulalie. ...
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