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JE VIDE MON SAC





L'orage vient de gronder, la pluie tropicale s'est abattue, je me suis jetée à l'eau. Au sens figuré ! J'ai dit tout ce que je pensais, ça ne s'arrêtait pas, c'était ahurissant. J'ai vidé mon sac, Et quand je vide mon sac (au sens propre), il y en a pour un moment. Alors je prends mon temps, je fais l'inventaire, je lève les bras au ciel, je fais les cent pas, ne trouvant pas le mot parfait, celui qui résumerait tout mon charivari. Mais voilà que le trop plein s'est déversé et que les larmes, d'abord discrètes, se sont transformées en un torrent dévastateur. Mon sac est vide. Je me retrouve seule devant un tas d'arguments impuissants à satisfaire les uns et les autres. En soupirant je remplis mon sac et fais le vide dans ma tête. Qui va piano va sano !

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HYPNOSE

Prix Paul Verlaine Juin 2011 Dort mon jardin secret, la mémoire encor vive,    Un souffle me conduit, je remonte le temps, Lors de mes jeunes ans, en saison de printemps, Je flâne près de l’eau, en restant sur la rive, Un orage survient, je me sens si craintive, Mon cœur se fait tambour, chamade en contretemps, Je chute dans le lac, étrange passe-temps, Un quidam maussade déambule en coursive. Je me noie en ces eaux, fatales inerties, L’image du bonheur s’imprime en facéties, Frôlement du néant troublé par maints appels, Sauveur de nulle part, ange tant bienvenu, L’homme s’en est allé, demeurant inconnu, Parfois certaines nuits, je rêve aux archipels. Anne STIEN    

LE BONHEUR DU JOUR

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ARANEA

Un soir d’hiver, alors que la pluie semblait ne jamais vouloir s’arrêter, je ressentis soudain l'envie de feuilleter les albums photos de ma petite enfance.  Je me posais mentalement mille questions en tenant dans mes mains fébriles les portraits de famille du temps passé. Sur l'un des clichés jaunis, ma famille posait pour le photographe. Sans doute était-elle réunie pour célébrer une fête, un anniversaire, une naissance ou bien l'acquisition de l'immeuble se situant au 19 de l'avenue Junot. Le quartier assez populaire   à l'époque, s'était petit à petit embourgeoisé. Les loyers avaient triplé. Montmartre regorgeait de touristes. Les vendanges de la Butte avaient encore le soutien des petites gens fidèles à cette tradition. La bonne question était régulièrement posée : cela en valait-il la peine ? Assurément, répondait la majorité des habitants du quartier. Au cœur de l’immeuble, il y avait l’arbre. Celui de mon enfance, à l’ombre duquel je jouais à ...