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L'ELOGE DE L'INCERTITUDE

Nous voilà en 2014. Déjà sept longues années, jour après jour, mois après mois, année après année, au cours desquelles je me suis consacrée à l'écriture. Je veux dire que j'en ai fait ma principale activité. A chaque instant.

Hélas, le temps passe, hautain et rigide, laissant derrière lui de pâles souvenirs, des regrets, parfois une nostalgie, un air de chanson, un visage depuis longtemps disparu...L'ami dont on se remémore les plaisanteries, l'être que l'on affectionnait, déjà parti pour un long voyage, celui que l'on fait sans en choisir la date ni la destination ! 

Dans cette alternative, vivre ou mourir, le tour de force revient à réussir à ignorer la fin inéluctable de notre être physique. Pour ce qui est de notre enveloppe charnelle, pas de doute, elle est poussière. Reste l'interrogation avec un I majuscule que chacun analyse à sa façon. Il n'y a rien ou il y a tout.

Je vous laisse cheminer secrètement  sur cette question primordiale à savoir : La mort est-elle un commencement ou une fin ? Tout cela est bien grave pour un début d'année.

Je dirais, comme mon alter ego qui se reconnaîtra, que l'éloge de l'incertitude peut également s'épanouir à loisir dans la loge présidentielle (on le savait déjà, dis-moi oui, dis-moi non) ou bien dans l'antre appelé pompeusement loge d'où chaque matin s'envolent les  notes du grand air de la Castafiore, interprété par la pipelette de l'aile ouest où je me réfugie pour être au calme (raté), dans celle de mon théâtre favori, ou bien encore dans celle de Longchamp, lors d'un grand prix équestre. Certes un compliment de bon aloi requiert une précision méticuleuse pour que l'éloge soit empreint de vérité pure.

Pour conclure, voici une citation de Beaudelaire :



« Si la vie n'est qu'un passage

Sur ce passage au moins semons des fleurs. »










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HYPNOSE

Prix Paul Verlaine Juin 2011 Dort mon jardin secret, la mémoire encor vive,    Un souffle me conduit, je remonte le temps, Lors de mes jeunes ans, en saison de printemps, Je flâne près de l’eau, en restant sur la rive, Un orage survient, je me sens si craintive, Mon cœur se fait tambour, chamade en contretemps, Je chute dans le lac, étrange passe-temps, Un quidam maussade déambule en coursive. Je me noie en ces eaux, fatales inerties, L’image du bonheur s’imprime en facéties, Frôlement du néant troublé par maints appels, Sauveur de nulle part, ange tant bienvenu, L’homme s’en est allé, demeurant inconnu, Parfois certaines nuits, je rêve aux archipels. Anne STIEN    

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