Accéder au contenu principal

LA COUPE EST PLEINE

Bon, vous  me direz que ça ne change pas, rien de nouveau dans l'hexagone, on divise pour régner, on promet la lune, on avoue de menus forfaits pour satisfaire le peuple, avec plein de petits détails croquignolets, on s'allie, on trahit, on s'associe, on raconte n'importe quoi, on gagne des points dans les sondages puis on en perd selon l'audimat, on flirte avec les médias, tout sourire, les dents blanchies, le hâle permanent, le cheveu lissé.

Pourtant, la colère gronde, les poings se lèvent, les huées résonnent, les marches sont silencieuses, le mécontentement est corporatif, les urgences médicales sont en grève, les banques épargnent, la bourse fait grise mine, les centrales nucléaires explosent, les éoliennes se reposent, le printemps est timide, l'air est saturé de particules fines, les inondations se multiplient tandis que la banquise se transforme en icebergs flottants prêts à fondre sous un soleil voilé.

Triste réalité. Ils font campagne avec des accents de tragédie, des trémolos d'opérette, des rebondissements de mauvais goût,  des scandales avec effets de manches, des mensonges superposés, des assertions hypocrites.

Sans doute est-ce notre propre reflet, impitoyable, cruel, égocentrique, narcissique et inconséquent ?

Mea culpa...



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

HYPNOSE

Prix Paul Verlaine Juin 2011 Dort mon jardin secret, la mémoire encor vive,    Un souffle me conduit, je remonte le temps, Lors de mes jeunes ans, en saison de printemps, Je flâne près de l’eau, en restant sur la rive, Un orage survient, je me sens si craintive, Mon cœur se fait tambour, chamade en contretemps, Je chute dans le lac, étrange passe-temps, Un quidam maussade déambule en coursive. Je me noie en ces eaux, fatales inerties, L’image du bonheur s’imprime en facéties, Frôlement du néant troublé par maints appels, Sauveur de nulle part, ange tant bienvenu, L’homme s’en est allé, demeurant inconnu, Parfois certaines nuits, je rêve aux archipels. Anne STIEN    

LE BONHEUR DU JOUR

Je m’appelle Yves mais tout le monde m’a surnommé Yvon ou, quand je suis en colère, Yvan le Terrible. Il paraît qu’il a existé. Il a même été tsar de Russie. Moi, Yvon, je travaille le bois. J’aime son odeur, son toucher et sa belle allure quand j’en ai fini avec lui. Il faut préciser que je suis ébéniste et heureux de l’être. J’ai la faculté d’exercer un métier où je me réalise pleinement. C’est à la fois une activité et un plaisir. En ce moment, je rénove un  meuble ancien que j’ai déniché dans le grenier poussiéreux de mes parents. C’est un « bonheur du jour », petit secrétaire destiné à la correspondance. Cela fait maintenant près de trois semaines que je remets à neuf ce ravissant petit meuble. Il est réjouissant de voir réapparaître les nervures du bois et de percevoir son odeur. Je laisse un moment planer mes pensées et lève les yeux. Par la fenêtre ouverte, me parviennent le gazouillis des oiseaux, la sourde rumeur de la ville et le carillon de Ste Eulalie. ...

LA PREUVE DU CONTRAIRE

Il fit asseoir sa cliente. Le pire était devant lui. Douillette, bavarde, insupportable, elle le saoulait de propos ordinaires. La pluie et le beau temps venaient en premier. D’habitude, il s’arrangeait pour écourter au maximum ce flot d’insanités, mais aujourd’hui, il avait été imprévoyant et son assistante était en congé. Les fameux RTT dont on ne savait jamais quand ils allaient vous tomber dessus et combien il en restait. Il lui cloua le bec en introduisant l’aspirateur dans la bouche édentée à l’haleine pestilentielle. Il portait deux masques superposés parfumés à la citronnelle. Cela lui chatouillait le nez. Il avait parfois des envies de meurtre… Quelle raseuse ! A chaque séance avec elle, il se demandait comment il allait tenir le coup. C’était un challenge. Il avait tenté de la refiler à son associée. Mais cette dernière, fine mouche, avait éventé le piège. Il s’était donc vu dans  l’impossibilité de se débarrasser d’elle, à moins que … L’image de la seringue qu’...